La 15e édition de la Biennale d'Art Contemporain de Lyon se déroule du 18 septembre au 5 janvier 2020 dans 3 lieux: le site de l'ancienne usine Fagor-Brandt dans le quartier de Gerland, le Musée d'Art Contemporain de Lyon (MAC) et la presqu'île.
La programmation de l'exposition internationale a été confiée aux équipes du Palais de Tokyo. Elles ont retenu + 50 artistes engagés dans la vision d'un écosystème entre les humains et l'environnement au sens large.
Le Musée d'Art Contemporain de Lyon se situe à proximité du Parc de la Tête d'Or. Il est organisé tous les week-ends des "visites partage" sur les sites du MAC et de l'Usine Fagor. La visite commentée permet pendant environ 1h30 de découvrir quelques oeuvres emblématiques de l'exposition.
Notre reportage a eu lien le mercredi 30 octobre 2019 en début d'après-midi au site industriel de Fagor - Brandt. Le site industriel de 30.000 m² est connu des Lyonnais du quartier de Gerland. Il a produit des machines à laver pendant plusieurs décennies avec + 1.000 salariés. L'activité industrielle a été reprise par un nouveau groupe pour produire des véhicules électriques. Cependant, le succès commercial n'a pas été au rendez-vous ce qui contraint la direction à fermer le site industriel en 2015.
Actuellement le site est utilisé pour les grandes manifestations culturelles comme les Nuits Sonores et pour la 1ère fois il accueille la Biennale d'Art Contemporain de Lyon.
Au niveau artistique, la sélection opérée par le commissariat du Palais de Tokyo à Paris a permis d'installer environ 50 artistes dans ce lieu.
Les artistes ont apprécié de disposer d'un vaste espace avec une grande hauteur répartie sur plusieurs halles. On peut observer des petites réalisations, mais aussi des œuvres impressionnantes de par leur dimension.
On commence la visite par la halle 1 qui est la plus vaste. Le public déambule à travers les œuvres sans but précis. Ici et là, on est apostrophé par l’œuvre présentée. Le thème " Là où les eaux se mêlent" a inspiré les artistes dans des directions très diverses.
Le public enchaine les différentes halles où il découvre des univers assez différents où parfois le visiteur ne fait pas le lien avec la thématique de l'expo.
La visite de la Halle 2 commence à l'entrée dans une atmosphère travaillée pour plonger le public dans un univers différent. Sur une petite estrade, il y a un mouvement dynamique d'un courant d'eau à l’intérieur d'un circuit établi. Au niveau visuel, la perception est magique. On transporte le visiteur peut-être autour d'une coulée de lave ...
Le public doit faire attention à ne pas marcher sur l'énorme tâche ?
Il y a quelques sculptures exposées. Le public ne s'attarde pas sur les œuvres présentées.
Ici et là, il y a parfois au sol des "compositions" supposées être des œuvres !!!
La Halle propose plusieurs projections qui interpellent le public !!! Les visiteurs ne s’attardent pas devant les différentes "œuvres artistiques".
Par contre, cette œuvre a suscité la curiosité du public. La décomposition de la lumière à travers les différents écrans a sensibilisé les personnes à la perception du spectre de la lumière.
Le public s'interroge sur l'art contemporain. Est-ce que l'art contemporain est le reflet des œuvres présentées à cette Biennale par la sélection sous la direction d'Isabelle Bertolotti, la directrice artistique et le commissariat du Palais de Tokyo de Paris ?
Les différentes halles sont situées dans les anciens ateliers de l'usine Fagor Brandt. On circule en empruntant la route principale entre les anciennes unités de production et de stockage.
A l'intérieur de la halle 3, on remarque peu d’œuvres exposées. Au fond, il y a un œuvre suspendue au pont roulant.
Dès l'entrée, le visiteur est confronté à une énigme. Le public ne s'est pas attardé sur "l’œuvre suspendue".
Au premier plan, le regard du visiteur est attiré par cette "oeuvre" animée. On cherche sa signification artistique .... on perçoit une certaine technicité mise en oeuvre pour produire l'animation, il y a au sol une sorte d'écume si l'on a beaucoup d'imagination.
Le visiteur comprendre l'utilité des tuyaux disposés au sol pour apporter un fluide aux différentes parties de la construction. L'écoulement du fluide sur les éléments solides puis au sol est un ensemble éphémère qui évolue au fil du temps. Le thème " Là où les eaux se mêlent" a été respecté par l'artiste, mais la compréhension des formes solides reste un mystère pour le public en général.
Le public est presque surpris d'apercevoir deux tableaux parmi les oeuvres exposées dans la halle 3. Cependant, il y a peu de personne qui s'attarde sur les tableaux.
En s'approchant du fond de la halle, on se demande si on est dans un cabinet de curiosités ou dans un ancien laboratoire .... Les pièces présentées sont assez impressionnantes de par leur dimension, mais aussi par la technicité déployée pour réaliser chaque pièce. Quel est le contenu du message ?
Le public le plus âgé évoque à leur enfant des souvenirs scolaires sur les manipulations en salle de science. Les plus jeunes sont impressionnés par le réseau nécessaire de tuyaux pour alimenter les éprouvettes géantes.
Est-ce que la notion atomique est abordée par cette oeuvre ou cette pièce est une maquette pédagogique pour les scolaires égarée dans cette expo ?
Le concept de ce "bureau imaginaire" présente au public plusieurs informations dans plusieurs directions. Les pieds ressemblent à un assemblage moléculaire, sur le plateau, il y a des fioles, un semblant d'alambic, un appareillage technique de laboratoire ... une forme dans un bocal qui rappelle la conservation dans le formol des biologistes et des pharmaciens ... Quel est le message ?
Cette œuvre a été perçue par le public comme une œuvre plus accessible à la compréhension humaine. Au niveau technique, le système d'alimentation du fluide contribue à apporter une évolution de l’œuvre par l'écoulement du fluide sur le corps. La perception de l'instant présent nourrit l'imaginaire de tout à chacun.
En pénétrant dans cet espace, notre regard est attiré par l'impressionnante tête d'abattage d'un tunnelier. Ses dimensions disproportionnées par rapport aux autres oeuvres exposées intriguent le visiteur.
Il y a un contraste évident entre le volume imposant du tunnelier et la représentation aérienne de l’œuvre associée sur la perspective du lieu.
Les énormes conduits d'aération réappropriés pour illustrer une notion subjective à partir de la vision d'un motif symbolique de la terre interrogent sur la notion du sens de l'art contemporain.
A la sortie de la halle 3, il y a une bande-son qui est émisse par chaque tourne-disque. La mélodie perçue est plutôt cacophonique.
La halle 4 est le dernier espace de la visite sur ce site industriel. En pénétrant dans cet ancien atelier de production, le public est surpris par l'aperçu général des œuvres exposées.
On aperçoit au fond, la représentation d'une scène théâtrale. Les couleurs vives attirent l'attention du public. Lorsqu'on arrive à proximité, on découvre plusieurs espaces liés à une œuvre. Au-dessus de la scène, il y a dans les airs, une certaine représentation ....
Dans un espace, il y a la projection d'une vidéo qui explique la mise en scène de tous les éléments de l’œuvre poétique réalisée. Cette compréhension est nécessaire pour appréhender l'univers mystique développé par le compositeur - metteur en scène.
Après l'explication de la vidéo, chacun est libre d'adhérer ou pas à l’œuvre onirique présentée. Il était proposé au public de monter sur un échafaudage pour avoir une vue aérienne des œuvres.
Cette œuvre n'a pas retenu l'attention du public.
La montgolfière a suscité un certain intérêt, mais quelle est sa pertinence par rapport à la thématique de l'expo ?
Cette question se pose aussi sur le choix des dernières pièces proposées à la visite. Sur la thématique, " Là où les eaux se mêlent" comment justifier la présence de ces œuvres ?
Au vu de l'exposition présentée au public financée par l'argent public, le débat qui existe depuis plusieurs années sur les dérives de l'art contemporain est une réalité. Chacun peut exercer son sens critique à partir de repères identifiés comme des pièces de référence de l'Art Contemporain.
Antonio MENDES DA PAULA
Au cours de notre visite, nous avons observé sur les murs du site industriel ces représentations de l'art urbain créées lors de la fermeture à partir de 2015.
Biennale de Lyon Tél: 04.27.46.65.65
Usine Fagor 65 rue Challemel Lacour 69007 Lyon
MAC Lyon Cité internationale, 81 quai Charles de Gaulle 69006 Lyon
Presqu'île Rue du Président Carnot et Parc LPA Cordeliers 69002 Lyon
Horaires:
Ouvert du mardi au vendredi de 11h à 18h, le week-end de 11h à 19h & Nocturnes jusqu’à 22h les vendredis 27
Fermeture hebdomadaire le lundi
Fermetures exceptionnelles à 17h les 24 et 31 décembre
Fermeture des expositions les 25 déc. et 1er janv.
Le billet est valable pour une entrée dans chaque lieu de l'expo
Tarifs : adulte 16 €, Jeune (- 26 ans) 9,90 €, enfant (- 15 ans) gratuit, personne handicapée gratuit
Visite Partage (durée 1h30): 5 € + billet d'entrée
Horaires: Usine Gerland Tous les samedi et dimanche à 11h30, 15h, 16h30
MAC: Tous les samedi et dimanche à 15h